Un papillon apparaît. C’est la 1ère présence que je vois et il reviendra souvent dans les dessins qui suivront. Au début je trouve ça joli d’avoir un papillon. Je suis contente qu’il soit là. je pense à quelque chose de féminin, de léger de beau… puis avec les personnages qui apparaissent autour comme celui qui regarde vers le ciel dressé sur ses jambes, et avec ce grand cœur qui s’échappe de lui comme une bulle, je réalise la symbolique évidente de la transformation. Symbolique qui se confirmera dans les dessins suivants.
Une tortue, des yeux et des animaux auxquels je ne pense même pas: castor, tapir, hérisson, fourmilier… une femme habillée d’une longue robe et d’une coiffe d’un autre temps, et quelques entrelacs comme un tressage , comme de vagues sinusoïdes verticales… Un autre symbole qui reviendra et se précisera dans les tableaux suivant.
En écrivant à postériori sur ces tableaux, en les regardant comme une spectatrice, mais en sachant aussi quel a été l’ordre d’apparition des formes ou des couleurs et le processus mis en oeuvre, la lecture de ces symboliques n’en est que plus intéressante: il y a plusieurs aspects, plusieurs façon de lire, plusieurs « vérités », toutes aussi justes les unes que les autres, et tout aussi imbriquées les unes dans les autres, avec complexité, interdépendance et coexistence.
La symbolique je vois dans ces tableaux m’est à la fois personnelle et impersonnelle: si ceux-ci sont le support de mon inconscient, ou de mon âme, si les empreintes de couleurs sont le réceptacle des images de mon âmes, leur message reste à la fois, limpide et profond, clair, et obscur, simple, et complexe.
Quelqu’un d’autre que moi verra autre chose, et c’est bien comme ça. C’est ce qui doit être.